Daniel Courgeau

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Pour exprimer à autrui une expérience a priori inexprimable, j’ai cherché à la transmettre par une voie perceptible aux sens qui est, pour moi, purement visuelle, alors que pour le  musicien elle est essentiellement auditive, pour le sculpteur elle peut être tactile, etc.

 

Pour ce faire il m’a été nécessaire de mettre en place un vocabulaire propre constitué de signes, de lignes, de contrastes, de couleurs etc., assemblé dans un langage encore inédit, et d’essayer d’en transmettre la signification aux autres, par l’ensemble de mes œuvres.

 

Ce vocabulaire, toujours en évolution, doit être cependant cohérent avec lui-même pour pouvoir exprimer cet inexprimable d’une façon de plus en plus complexe.

 

Ainsi la fresque réalisée lorsque j’avais vingt ans et intitulée Terre présente et ciel en devenir, ouvre un univers inférieur borné sur un autre univers supérieur encore inexistant. Les mains du personnage de gauche s’effacent et deviennent transparentes au contact de cet univers où s’entrevoient de vagues formes. Notons que le titre de l’œuvre ne donne qu’un pâle reflet de ce qu’elle exprime, comme le babil d’un nouveau-né, mais permet cependant d’orienter le spectateur dans cet espace imaginaire.

 

Initialement vierge de tout contenu cet espace a pris forme et consistance tout au long de ma vie, au travers de tableaux à la craie qui, comme les mandalas de sable tibétains sont voués à s’effacer rapidement, et que seule la photographie a pu saisir au moment de leur éclosion ; au travers de décors de théâtre de très grand format qui eux aussi sont voués à disparaître, après avoir soutenu quelques représentations ; au travers de fresques murales dans des lieux divers qui pour la plupart ont été effacées, mais dont quelques-unes sont restées ; au travers de dessins plus permanents, à l’encre de chine, au crayon, en lithographies, etc., qui ont jalonné toute ma vie ; au travers de peintures telles qu’aquarelles, huiles, etc.